Ringraziamo Michel Collon e l'autrice dell'intervento [SGA].
di Lênsta Petit
Le livre de Domenico Losurdo "Staline - histoire et critique d'une légende noire" (500 pages), avec ses 1.000 citations de 270 auteurs aussi divers que H. Arendt, Babeuf, Boukharine, Chen Jian, Dimitrov, Freud, Gandhi, Gramsci, Jefferson, Kerenski, Lincoln, Mao Tze Dong, Zhang Shu Guang, A. Zinoviev, et bien sûr, Churchill et F.
Roosvelt; les théoriciens Kant, Hegel, Marx, Engels, Lénine, Staline; et leurs détracteurs Trotski, Hitler, Goebbels, Khrouchtchev, Gorbatchev... est à la hauteur de sa démarche scientifique. Se basant sur des analyses (certaines très originales et intéressantes) psycho-philosophiques, c’est un livre à prendre au sérieux.
Losurdo s'est posé la tâche d'appuyer ses études sur des citations provenant exclusivement de gens opposés à Staline et au bolchévisme et qui, ayant de toute façon été obligés de reconnaître certains faits réels, lui fournissent le matériau de sa démonstration.
Cette démarche est appuyée dans la post-face de Luciano Canfora par le raisonnement que "des personnages historiques dont le mythe fut une partie essentielle de leur agir (et de leur "être perçu" par les autres), plus que jamais est-il nécessaire d’avoir recours au jugement, limitatif mais non obnubilé des non-disciples, des personnes qui sont (…) non proches et même adversaires."
Oui, mais cela comporte certains inconvénients. D'une part, l’auteur utilise leur langage, qui même démonté reste confirmé donc comme catégories établies. D'autre part, si Losurdo n'avait pas travaillé par lui-même sur certaines questions, il en accepte la version dominante et adopte une démarche comparative entre les actions des bolchéviks et le même comportement chez les hommes politiques de l'impérialisme qui ont eu des actions et des politiques analogues.
Même si l’auteur arrive à accuser ces derniers par le fait que c’est par l’idéologie de la "supériorité de la race des seigneurs" qu’ils ont agi ainsi et non pas poussés par l’urgence d’assurer leur sécurité, ni sous la pression de l’état d’exception où se sont trouvés les premiers dans une guerre civile ininterrompue de 1919 à 1939, conduite avec férocité tout au long de la construction de la société socialiste, cette démarche me gêne.
Par ailleurs, le fait que l’auteur évite de se fonder sur "la lutte des classes", en cherchant à insérer sa démonstration dans une grille de lecture philosophique purement théorique, il arrive à certaines conclusions qui ne sont pas exactes. Par exemple, on est surpris de lire, p. 396-397, que "Staline essaie de façon répétée de passer de l’état d’exception à une condition de relative normalité (…) et d’un socialisme « sans dictature de prolétariat »" (!). Il est difficile d’attribuer à Staline un essai d’abandon du fondement-même du bolchévisme qui déclare haut et fort l’impossibilité de construire le socialisme "sans dictature de prolétariat" dans une société où la lutte des classes n’a pas disparu. On y oublie la thèse de Staline de "la loi dialectique obligatoire de passage de l’ancien au nouveau par explosion des vieilles structures dans une société composée de classes antagonistes, à l’opposé des sociétés sans classes antagonistes qui, pour avancer, peuvent entreprendre les transformations nécessaires, ce qui écarte la nécessite d’explosion." Ce que l’on peut affirmer en effet, c’est que Staline préférait l’expression "démocratie populaire" pour l’opposer à "la démocratie bourgeoise", plutôt que la formule de Marx de "dictature de prolétariat" qui devait s’opposer à "la dictature de la bourgeoisie". Mais ceci ne change pas le contenu et la dynamique fondée sur la "lutte des classes" dans les sociétés de classes antagonistes… C’est précisément cet abandon après Staline qui explique les lignes qui suivent un peu plus loin sur la même page du livre : "les bolchéviks sont en définitive écrasés par l’avènement de cette relative normalité, qui est aussi le résultat de leur action" (mais on omet de dire "révisionniste").
Certaines appellations introduites (la "Seconde guerre de trente ans", ou "la Seconde Période des désordres") ne me paraissent pas réutilisables. De même, dire que la troisième guerre civile (celle des les années trente) est un "conflit mortel qui oppose les bolchéviks" ne me paraît pas une conclusion logique du développement qui le sous-tend à partir de l'idée que puisque dans les années trente Trotski avait recruté (depuis son exil!) dans les milieux des bolchéviks et même "parmi les fils de hauts dirigeants", comme il est dit dans le livre, la guerre civile avait opposé des bolchéviks. Il est évident qu’avec sa campagne démagogique contre la "trahison de la révolution par Staline", les communistes n'étant pas toujours à la hauteur pour comprendre la réalité complexe du processus de création d’une nouvelle société, peuvent être trompés. Mais le livre-même nous apprend que les plus actifs n'étaient pas de vrais communistes, mais des opposants qui avaient infiltré l'appareil d'Etat, chose que Trotski (nous dit l'auteur) recommande avec force depuis son exil en les poussant à "se donner une formation solide ... et militer avec sérieux et conscience dans le parti"… D'ailleurs le Parti bolchévique avait dénoncé les "non-communistes à la carte du parti".
Je pense que mes quelques remarques n'enlèvent rien aux qualités du livre.
Je reprends quelques lignes du texte pour donner une idée de l'ambiance générale qui s'en dégage :
p. 408-409 - Dans l'ensemble, le portrait caricatural de Staline, tracé d'abord par Trotski, puis par Khrouchtchev, ne joue plus d'un grand crédit.* Des recherches d'éminents scientifiques insoupçonnables d'indulgence envers "le culte de la personnalité", émerge de nos jours le portrait d'un politicien (il faut dire "homme politique", mais c'est un problème de traduction) qui s'exhausse et s'affirme aux sommets de l'URSS - en premier lieu par le fait que, pour ce qui est de la compréhension des modalités de fonctionnement du système soviétique, "il dépasse de très loin ses camarade de lutte" (cité Chevelniouk, 1998), d'un dirigent au "talent politique exceptionnel" et "extrêmement doué" (Medvedev, 2006), d'un homme d'Etat qui sauve la nation russe de l'esclavagisme et de la décimation à laquelle elle était destinée par le Troisième Reich, non seulement grâce à son habile stratégie militaire, mais aussi par ses discours de guerre "magistraux", (...) qui dans des moments tragiques et décisifs, réussissent à stimuler la résistance nationale (Roberts, 2006); d'une personnalité non dépourvue de qualités même sur le plan théorique, comme le démontre la perspicacité avec laquelle il traite la question nationale dans l'essai de 1913, et "l'effet positif" de sa contribution sur la linguistique (Graciosi, 2007).
* (Ailleurs, Losurdo dit que H. Arendt et R. Conquest ne se comportent pas en historiens, mais ont écrit une littérature reflétant l’acharnement situé dans le sillage de la Guerre froide... - qui n'est plus d'actualité).
p. 397 - tout de suite après la mort de Staline est "réglé" le problème de succession: la liquidation de Béria est une sorte de règlement de comptes de style mafieux, c'est une violence privée qui ne fait aucune référence ni à l'ordre juridique de l'Etat, ni au statut du parti...
Pour conclure, je pense c'est un livre qui fera date.
1 commento:
El gran merito del libro el profesor Losurdo es la utilización de autores anticomunistas ó liberales,aunque ciertamente algunas de sus conclusiones son discutibles a la luz de las investigaciones de Grover Furr,Bobrov y otros autores rusos "revisionistas".
Rafael Granados.Madrid.España.
Posdata: el libro del profesor Losurdo está teniendo una distribución y difusión mínima en España(editorial el Viejo topo),mientras que se hace una abyecta apología editorial de obras sobre el nazismo y la Werchmacht-Librerias Vip,El corte Inglés,La casa del Libro de Madrid,etc) .
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